Pénurie de poissons au cœur de l’exploitation illégale des eaux africaines
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L’Afrique subit un sinistre ballet chaque jour : le pillage de ses eaux par des chalutiers étrangers. Ainsi, sans permis, ils pêchent le thon, le maquereau, la sardine et bien d’autres espèces. 1 milliard de dollars ! C’est la perte subie par l’Afrique chaque année selon une étude de l’agence britannique d’aide au développement. Même si l’Afrique n’est pas le seul continent touché par ce phénomène, les conséquences sont énormes et sont d’ordre social et économique. Si en théorie, les eaux africaines sont protégées par le droit international, en pratique il en est autrement. Cependant, des organismes tels que le Nepad et ses partenaires travaillent de concert pour endiguer le phénomène. Quel est donc en réalité l’impact de ce phénomène et quelles sont les solutions apportées par les organismes compétents en la matière ?
D’importantes pertes financières
Selon un rapport commandé par le DFID, les pertes financières sont énormes : elles s’élèvent à plusieurs millions de dollars. La pêche illégale du maquereau et de la sardine coûte plus de 49 millions de dollars à l’Angola chaque mois, la Somalie elle en a perdu 94 millions, due aux prises illégales de crevette de thon sur ses côtes. La Guinée, le Libéria, la Sierra Leone perdent des centaines de millions de dollars chaque année à cause de ce phénomène. Le constat est amer : les ressources halieutiques de l’Afrique sont en déclin.
Des ressources halieutiques menacées
Sur tout le continent, surtout au Sénégal et dans certains pays, les eaux s’appauvrissent.
La pêche qui était si florissante avant n’est plus la même : les pêcheurs se plaignent et peinent à remplir leurs filets partout. Le constat est le même partout, la quantité de poisson présente dans les eaux diminue drastiquement. Même si les accords internationaux demandent aux pays de protéger certaines espèces, les prises excessives de la pêche hauturière, les effets de la pollution et de l’agriculture sont des causes du déclin des ressources halieutiques. Quelles peuvent être les solutions d’une telle crise ?
La coordination régionale : une nécessité
Pour lutter efficacement contre la pêche illégale et non réglementée, les états africains doivent échanger compétences et informations en temps réel afin que les bateaux illégaux qui ont été chassés des eaux territoriales d’un pays ne se retrouvent pas dans un autre pays voisin. Dans cet élan, il existe des organisations telles que la commission sous régionale des pêches (CSRP) qui sert de base de coopération entre plusieurs pays africains pour endiguer le phénomène.
La nécessité d’une liaison entre les gardes côtes
Pour répondre à ce besoin, l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a créé depuis 2007, un réseau permettant à 24 pays africains de la côte ouest d’établir des rapports avec des organismes de sécurité maritime, des marines non-africaines, Interpol et des organismes des Nations Unies s’occupant des questions liées à la pêche et à la sécurité. Les choses ont bien évolué depuis et plusieurs organismes ont été créés récemment, mais les mêmes problèmes persistent : négligence ou implication frauduleuse des états africains dans ce phénomène ?
L’amélioration des politiques publiques et de meilleurs contrats
Selon Mme Davies, une meilleure coopération et des ressources plus importantes seraient inutiles si politiquement on n’a pas la volonté de faire passer le bien public avant le bien personnel. Même si les infrastructures nécessaires sont disponibles les états peuvent conclure des contrats de pêche qui contournent le droit et qui sont donc corrompus.
Les états africains détiennent contrairement à ce qu’on pense, la solution au problème lié à la pêche illégale dans les eaux territoriales : octroyer des permis de pêche fiables, contrôler les activités de pêche, mettre en place une exploitation plus durable de leurs pêcheries, passer des contrats qui respectent le droit, renoncer aux pots de vins et axer leur politique sur la préservation et l’entretien des ressources halieutiques.
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