
Sécurité alimentaire : La Côte d’Ivoire vise l’autosuffisance rizicole d’ici 2026
La Côte d’Ivoire vise l’autosuffisance en riz dès 2026 / Photo: Aderiz
Lors du Salon de l’Agriculture à Paris, le ministre d’Etat ivoirien, ministre de l’Agriculture et de la production vivrière, Kobenan Kouassi Adjoumani, a souligné l’engagement de la Côte d’Ivoire à développer sa production rizicole pour atteindre l’autosuffisance d’ici la fin de 2026. Traditionnellement reconnue comme un leader dans la production de cacao et de manioc, la Côte d’Ivoire revient à l’une de ses cultures fondamentales : le riz.
Dans les années 1970, la Côte d’Ivoire était autosuffisante en riz. Cependant, un changement de priorités économiques a conduit à une baisse de la production. Aujourd’hui, face à des défis globaux tels que la guerre en Ukraine et la pandémie de Covid-19, le pays a décidé de se concentrer sur la production vivrière, avec le riz comme priorité.
En 2023, la production de riz a atteint 1,55 million de tonnes, en augmentation par rapport aux 1,3 million de tonnes de l’année précédente. Avec des besoins estimés à 2,1 millions de tonnes pour atteindre l’autosuffisance, le ministre Adjoumani est optimiste quant à la possibilité de combler cet écart en deux ans plutôt qu’en 2030, grâce à l’introduction de semences améliorées et à des techniques d’irrigation innovantes.
Pour soutenir cette croissance, le gouvernement a mis en place des infrastructures d’irrigation qui permettent de récupérer et de redistribuer l’eau de pluie, maximisant ainsi les ressources disponibles pour les cultures. Cette approche vise à rendre l’agriculture ivoirienne plus résiliente face aux aléas climatiques.
En outre, le ministre a abordé la question du cacao, un secteur qui a également souffert des impacts climatiques. La Côte d’Ivoire, malgré les défis, continue de rechercher des méthodes de culture durables et de lutter contre les maladies qui affectent ses plantations.
Concernant la problématique du cacao exporté illégalement, Adjoumani a précisé que le gouvernement a mis en place des mesures strictes pour lutter contre ce phénomène. Des décisions ont été prises pour renforcer la sécurité autour des zones frontalières, et des actions concrètes ont été entreprises pour traquer les trafiquants.
Enfin, le ministre a annoncé un Salon de l’agriculture en Côte d’Ivoire prévu du 23 mai au 1er juin, invitant les investisseurs internationaux à explorer les opportunités d’investissement dans le secteur agricole ivoirien.
Avec des objectifs ambitieux et des mesures concrètes en place, la Côte d’Ivoire se positionne comme un acteur clé dans la production de riz et le développement de son agriculture, visant une autosuffisance qui pourrait transformer le paysage alimentaire du pays d’ici 2026.
Thom Biakpa